vendredi 17 août 2012

Un doigt dans un colis envoyé à Taubira


Macabre missive place Vendôme. Un courrier adressé à Christiane Taubira est arrivé jeudi en fin de matinée au siège du ministère de la Justice, contenant un doigt humain. Selon les informations d'Europe 1, il s'agit d'un détenu désespéré qui réclame en vain d'être rapproché de sa famille, et déjà condamné à plusieurs reprises. Il purgeait une peine de deux ans de prison pour vol aggravé.

Les surveillants se sont par ailleurs bien aperçus qu'il s'était mutilé, mais il a répondu qu'il avait jeté ce doigt à dans les toilettes.

Le personnel pénitentiaire ne pouvait pas se douter du projet de ce détenu. Car quand un prisonnier écrit à un ministre, ou au président de la République, il peut le faire en pli fermé, selon le code de procédure pénal. Les surveillants n'ont pas le droit de l'ouvrir. C'est simplement au moment de l'arrivée place Vendôme qu'un employé a eu un doute sur le contenu de ce colis.

"Le colis contenait une lettre d'un détenu de Fleury-Mérogis et un morceau de doigt de ce dernier", a précisé une source policière. "Il se dit désespéré de ne pas avoir été rapproché de sa famille, qui est à Dijon". La police judiciaire parisienne a été saisie de l'enquête. "De nombreux détenus demandent leur transfert pour se rapprocher de leur famille et lorsque cela est possible, il leur est accordé", a souligné la Chancellerie. Dans le cas du détenu qui s'est mutilé, la demande avait été acceptée le 26 juillet mais il restait à trouver une place dans la région demandée.(comme par hasard !!!)

Les mutilations se produisent régulièrement en prison. Exemple célèbre, l'ex-détenu Roland Agret, condamné à 15 ans de réclusion en 1970 pour complicité de meurtre, avait envoyé à deux reprises, en 1983 et 1984, des phalanges de doigts au garde des Sceaux de l'époque, avant d'être rejugé et acquitté en 1985. En juin 2002, un justiciable en conflit avec un huissier de justice avait envoyé à la Chancellerie un bout de son oreille.