dimanche 19 août 2012

Un an de prison confirmé en appel contre le rappeur Mouad Belghawat


La cour d'appel de Casablanca a confirmé vendredi la peine d'un an de prison prononcée contre le rappeur contestataire marocain Mouad Belghawat, poursuivi pour outrage à la police, a-t-on appris de source judiciaire.
Surnommé "Al-Haqed" (le "rancunier"), le rappeur de 24 ans devra également payer une amende de 1.000 dirhams.
Mouad Belghawat était accusé "d'outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué", pour la vidéo d'une de ses chansons, diffusée sur le réseau social Youtube, où apparaissent des policiers marocains.
"Al-Haqed", connu pour ses chansons critiques vis-à-vis de la monarchie, avait été arrêté le 28 mars, puis condamné en mai par le tribunal de 1ère instance de Casablanca.
Récemment, le chanteur membre du mouvement contestataire du 20 février avait annoncé qu'il allait observer une grève de la faim de deux jours pour "protester contre ses conditions" de détention.
Devant la cour d'appel, la défense de Mouad Belghawat a souligné que le poème de ce dernier était une "création artistique qu'il ne faut pas punir".
"Belghawat a visé une partie de la police et non pas l'ensemble", selon son avocat Omar Benjelloun. "Il s'agit d'un procès contre la liberté d'expression", a-t-il martelé.
Pour sa part, l'avocat de la partie civile, Me Mohamed Karout, a affirmé que le prévenu avait traité dans son poème "les policiers de chiens de l'Etat". "Tout ce corps a été outragé", a-t-il dit.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) avait demandé aux autorités marocaines d'"annuler les accusations" contre le contestataire et le libérer.
"Cette affaire est tout simplement une affaire de liberté d'expression. Chaque jour qu'il (le rappeur) passe en prison rappelle la distance entre les lois du Maroc et sa pratique, ainsi que les droits garantis par sa nouvelle Constitution", selon l'ONG basée à New York.