jeudi 23 août 2012

Communiqué du Collectif Solidarité Roms Lille-Metropole Suite au Rendez-vous avec Martine Aubry le lundi 20 août 2012


Le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole a exprimé sa colère concernant les événements récents survenus à Villeneuve d’Ascq et Hellemmes et le sort des 200 Roms expulsés, délaissés par les pouvoirs publics et réduits à l’errance. Le gâchis consécutif à ces décisions est considérable. Une expérience pilote d’intégration menée sur le friche de l’école d’architecture a été réduite à néant. Des centaines d’heures de travail associatif ont été balayées.
 
Malgré la demande du collectif, Martine Aubry a refusé de considérer cette “évacuation sans solution” comme une erreur. Elle assume ces décisions, regrettant seulement les conditions dans lesquelles l’Etat les a exécutées.
 
S’agissant de la situation dramatique des Roms expulsés de Villeneuve d’Ascq et d’Hellemmes, Martine Aubry “espère” que la Préfecture sera en mesure de trouver des solutions de relocalisation. Le collectif estime que LMCU ne peut ainsi se dédouaner d’une situation qu’elle a provoqué et laisser à l’Etat seul le soin de la régler. En tout état de cause, des solutions doivent intervenir avant la fin de cette semaine (avant le 25 août), tant la situation des personnes concernées est intenable.
 
Le collectif a demandé que Martine Aubry s’engage à ne plus solliciter d’expulsion de campements installés sur des terrains lillois ou communautaires sans relogement décent. Martine Aubry s’y est engagée. Le collectif prend acte de l’engagement et veillera à ce qu’il soit strictement appliqué.
 
Le collectif s’inquiète de la façon dont Martine Aubry considère la situation des populations Roms de la métropole. Les éléments quantitatifs dont elle dispose sont sujets à caution. Ses interprétations concernant les réactions de la population française ne correspondent pas à la réalité. Beaucoup de ses affirmations sur le comportement des populations roms sont erronées.
 
De même, le collectif conteste la conception qu’a Martine Aubry du rôle des associations. Notre présence à côté des Roms, quelle que soit la forme qu’elle prend, a une signification hautement politique, portant sur le vivre ensemble et se référant aux valeurs essentielles de fraternité et d’égale dignité, piliers de la démocratie.
 
Après ces terribles semaines estivales, et à l’issue du rendez-vous de ce lundi 20 août, le collectif se déclare disposé à la construction d’une véritable politique d’accueil et d’intégration des populations roms dans la métropole et dans le département, telle que la présidente de LMCU s’engage à la mettre en œuvre (passant notamment par l’ouverture de dix terrains destinés à l’insertion de 1 500 Roms dans des conditions dignes).
 
Il réclame la tenue d’une conférence régionale, associant, sous l’égide du Préfet, LMCU, le conseil régional, les deux conseils généraux, les élus des principales agglomérations du Nord – Pas de Calais et les associations impliquées.
 
Dans l’attente, il demande que LMCU instaure un cycle de réunions d’urgence très régulières sur la question rom et demande à y être associé, au même titre que les services sociaux concernés. Le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole ne veut plus être mis devant le fait accompli de décisions déjà prises.