samedi 28 juillet 2012

L'armée syrienne a lancé la contre-offensive sur Alep


Selon une ONG syrienne, l'armée de Bachar al-Assad a lancé samedi matin l'assaut contre les rebelles dans la ville d'Alep, point crucial du conflit. La communauté internationale s'inquiète de ce qui pourrait être un nouveau "massacre". 
 
Des renforts de l'armée syrienne s'amassaient depuis plusieurs jours aux abords d'Alep, deuxième ville du pays, où les rebelles ont ouvert un nouveau front depuis la semaine dernière. Ces renforts seraient désormais entrés dans la ville et "se dirigent vers le quartier Salaheddine, qui compte le plus grand nombre de rebelles", d'après le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Il ajoute :"Les combats les plus violents depuis le début de la révolte ont lieu dans plusieurs quartiers. On peut dire que l'assaut a commencé" 
 
Un autre réseau de militants, la Commission générale de la révolution syrienne, parle de "tirs nourris de mitrailleuse lourde". Dès vendredi, une source proche des services de sécurité syriens affirmait que les renforts étaient "quasiment au complet" en vue de la contre-offensive. "Les civils ont quitté le quartier", affirme un combattant. 
 
La ville d'Alep est un enjeu crucial pour les rebelles comme pour les loyalistes. En plus de son statut de capitale économique du pays, où le régime compte beaucoup d'alliés, elle est géographiquement une ville-clé de la Syrie du Nord. "En la prenant, les rebelles pourront assurer enfin la zone protégée réclamée depuis des mois par la révolution syrienne pour pouvoir soigner ses blessés et donner refuge aux déserteurs et à leurs familles", explique Ignace Leverrier, ancien diplomate français qui a exercé en Syrie. 
 
Mais les combats pour la prise de la ville risquent d'être sanglants : depuis plusieurs jours déjà, beaucoup de pays occidentaux ont prévenu de la possibilité d'un massacre. "En accumulant les moyens miliatires lourds autour d'Alep, Bachar s'apprête à commettre de nouvelles tueries contre son peuple", a déclaré vendredi Laurent Fabius. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a quant a lui appelé "le gouvernement syrien à arrêter l'offensive". Vendredi, les combats ont fait 120 morts en Syrie, selon l'OSDH.