vendredi 27 juillet 2012

La Nasa s'inquiète d'une fonte de la calotte glaciaire



En quatre jours seulement, la quasi-totalité de la glace du Groenland serait entrée en état de dégel, selon les observations de la Nasa. Il y a quelques jours déjà, un bloc de glace d'une taille équivalente à deux fois la surface de Paris s'est détaché d'un glacier. 

En trente ans, les chercheurs de la Nasa n'avaient jamais observé un tel phénomène. Selon les données fournies par trois satellites, environ 97% de la calotte glaciaire du Groenland avait commencé à dégeler à la mi-juillet. La première observation de ce phénomène remonte au 12 juillet dernier. Le plus impressionnant reste la rapidité du phénomène : quatre jours plus tôt, le 8 juillet, les mêmes satellites faisaient état d'un dégel de la calotte glaciaire à 40% seulement. 

"C'est tellement sans précédent que je me suis d'abord interrogé sur le résultat : était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données ? ", Tom Wagner, responsable de la Nasa, ajoute : "Cet événement, combiné à d'autres phénomènes naturels mais rares, fait partie d'un ensemble complexe". Car d'autres phénomènes ont retenu l'attention des chercheurs ces derniers jours : la semaine dernière, un immense bloc de glace grand comme deux fois la surface de Paris, s'est détaché d'un glacier du Groenland. 

Habituellement, en été, la fonte ne concerne que la moitié, en moyenne, de la surface glaciaire du Groenland. "Mais cette année, l'ampleur de la fonte à la surface ou près de la surface a connu une hausse brutale", précise la Nasa. Même le point le plus haut de la calotte glaciaire, situé à trois kilomètres au-dessus du niveau de la mer, montre des signes de dégel. 

Reste à déterminer si cet événement va contribuer à une hausse du niveau des océans. Le phénomène n'est pas unique, mais pourrait être dangereux s'il venait à se reproduire. Selon la glaciologue Lora Koenig, ces fontes se produisent tous les 150 ans environ. "La dernière ayant eu lieu en 1889, cet événement est bien au rendez-vous", déclare-t-elle. "Mais si nous continuons à observer ce type de fonte au cours des prochaines années, ce sera angoissant".