jeudi 12 juillet 2012

Après Madrid, les mineurs espagnols prêts à marcher sur Bruxelles


Des dizaines de milliers de personnes ont défilé ce mercredi 11 juillet à Madrid contre « la mort de la mine ». Ils réclament au gouvernement Rajoy le maintien des subventions versées par l'UE au secteur du charbon. Des subventions menacées par le plan d'austérité instauré en Espagne. 

Les mineurs espagnols se disent prêts à aller au bout de leur lutte, et même à marcher jusqu'à Bruxelles pour obtenir gain de cause. Des affrontements ont cependant éclaté à Madrid entre mineurs et policiers, lorsque des groupes de manifestants apres multes provocations policieres ont jeté des pierres et des bouteilles en verre contre les policiers qui ont riposté en tirant des balles en caoutchouc. Faisant ainsi grand nombre de blesses.




Après avoir parcouru 400 kilomètres en trois semaines, les mineurs espagnols défilent à Madrid sous les vivas de la population, venue en masse les soutenir. José, un mineur de 35 ans originaire des Asturies, est très ému par cet accueil chaleureux. « On est venu avec beaucoup d'enthousiasme. On avait très envie. L'accueil reçu aujourd'hui et hier soir est incroyable.

On a du courage et de la force pour continuer, et surtout pour dire au ministre qu'il fasse machine arrière, parce qu'avec ce qui va lui tomber dessus, il ne va peut-être pas se relever », prédit José.




Les mineurs protestent contre les coupes budgétaires. Ils exigent du gouvernement conservateur le maintien des subventions versées par Bruxelles au secteur du charbon pour l'année 2012, quelque 190 millions d'euros qui étaient prévus depuis 2010. Sans cette aide, les mines sont condamnées à fermer, comme l'explique Pedro, qui a passé 25 ans dans les entrailles de la Terre : « Tout risque de disparaître. Le bassin minier, tout va partir, car ici, tout le monde dépend du charbon ».

La mine de charbon fait vivre près de 27 000 personnes dans la région du nord de la péninsule. Faute d'accord avec le gouvernement, les mineurs sont prêts à entamer une nouvelle marche noire, cette fois jusqu'à Bruxelles.