jeudi 28 juin 2012

Un chanteur poignardé par des fachos en Suisse lors de la Fête de la Musique


Un chanteur poignardé vendredi aux Bastions en Suisse lors de la Fête de la Musique affirme avoir été agressé par un fachos. La bagarre lui a valu de recevoir trois coups de couteau est-elle liée à un différend politique, et non pas à une simple altercation entre deux individus comme l’a affirmé la police dans un premier temps? La thèse prend de l’ampleur sur le Net. Et est avancée par le principal intéressé. «J’ai été attaqué par un fasciste qui n’était pas là par hasard», a-t-il confié. 

La scène se déroule dans la nuit de vendredi à samedi, peu après 1 h. Environ une heure plus tôt, le groupe punk genevois Faute de frappe s’est produit sur scène. «J’ai appris qu’une poignée de fascistes étaient à proximité des lieux. Leur présence a été perçue comme une provocation. Lorsque je me suis approché, la bagarre entre fascistes et antifascistes avait déjà éclaté, confie Nibor, le chanteur du groupe. Soudain, j’ai reçu des coups de couteau, dont un au ventre.» 

Nibor est blessé. Selon différentes sources, son agresseur prend la fuite, se réfugie dans un bar des Bastions et, craignant des représailles, téléphone à la police. Des agents débarquent. Et le contrôlent. Avant de le relâcher quelques minutes plus tard. Ce qui rend fou Nibor. «Il m’a poignardé et il n’a même pas été embarqué.» 

Comment l’expliquer? Patrick Pulh, porte-parole de la police, indique que vendredi soir, lorsque le présumé auteur des coups de couteau a été contrôlé, la police n’était pas en possession de l’ensemble des éléments permettant de l’arrêter. Nibor ne peut accepter cette version des faits. «Plusieurs personnes ont signalé aux forces de l’ordre que l’individu m’avait poignardé. Elles ne l’ont pas coffré pour autant.» 

Par ailleurs Patrick Pulh a affirmé que l’agresseur, identifié, était actuellement recherché. En revanche, le policier a refusé d’entrer en matière sur le caractère politique de la bagarre. Plusieurs sites Internet antifascistes, eux, n’ont pas hésité à publier le nom et la photo de l’homme recherché. «Il y a six mois, il a déjà mis le feu à un magasin d’habits et de disques, à Genève», croit savoir Nibor. 

Le facho recherché, un Français de 27 ans, a fait l’objet d’une ordonnance de condamnation prononcée par l’ancien procureur général Daniel Zappelli en février 2010. Par ailleurs, il est marié avec une élue UDC d’une commune du canton. Et il n’a pas hésité à s’afficher avec Gianluca Iannone, président du groupe fasciste italien Casapound. Son épouse a répondu qu’ils étaient séparés depuis deux ans et en instance de divorce. «Mon mari n’est rattaché à aucun mouvement d’extrême droite. Il ne fait que des conneries, il se bat partout, personne ne veut donc de lui», a-t-elle confié. Par ailleurs, elle dit ne pas savoir où il réside à Genève. 

Nibor souhaite que son agresseur soit rapidement interpellé. «La police prétend que mon pronostic vital n’a pas été engagé, mais le chirurgien m’a dit que j’aurais pu y passer. Le fasciste m’a ouvert la paroi abdominale. J’ai peur qu’il y ait un mort un jour ou l’autre.»