mercredi 20 juin 2012

PSA : la fermeture du site d'Aulnay


L'avenir du site PSA d'Aulnay-sous-Bois, qui compte plus de 3000 salariés (dont 300 intérimaires), est incertain après la fin de la production de la Citroën C3 à l'horizon 2014, la direction du groupe n'ayant jusqu'ici pris aucun engagement écrit. Or, l'usine d'Aulnay est le plus gros employeur de Seine-Saint-Denis. Signe de l'aspect stratégique de ce dossier pour le nouveau gouvernement, le 2 mai dernier, le candidat socialiste à la présidentielle François le Second, devenu depuis président, s'était brièvement entretenu avec des salariés de cette usine, qui manifestaient devant le studio où devaient débattre les deux candidats du second tour de l'élection. Hier encore, le sinistre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, doit rencontrer Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, au sujet de l'avenir de l'usine.

Mais les choses semblent se précipiter pour l'avenir de l'usine. Selon le maire PS d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura, PSA Peugeot Citroën pourrait annoncer le 25 juillet, lors de la publication de ses résultats semestriels, la fermeture de son usine. Une telle nouvelle constituerait un coup de tonnerre dans le secteur automobile français, où la dernière fermeture d'usine remonte à 1992, il y a 20 ans, lorsque Renault avait arrêté le site de Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Elle ne manquerait pas non plus d'embarrasser le nouveau pouvoir socialiste qui a fait du maintien des emplois sur le sol français une de ses priorités.

C'est dans ce contexte que doit se dérouler la rencontre Montebourg - Varin. Selon le maire d'Aulnay-sous-Bois, le ministre du Redressement productif a d'ores et déjà "demandé au groupe (...) des réponses très précises sur la situation actuelle du groupe, sur ses capacités ou non à pouvoir envisager le maintien au-delà de 2014 de la production". Sur ce point, et sur cette rencontre annoncée, PSA a refusé de faire le moindre commentaire.

La question de l'avenir de l'usine d'Aulnay se pose depuis plusieurs mois déjà. La CGT avait éventé l'été dernier un document interne évoquant un scénario de fermeture du site, ce qui avait amené la direction de PSA à assurer qu'il s'agissait d'un document de travail "caduc". Depuis, la direction répète que le site produira encore des C3 en 2014, mais refuse de s'engager sur un modèle pour lui succéder. "Maintenant, on ne sait plus si c'est décembre 2014, juillet 2014 ou janvier 2014, on s'aperçoit qu'il y a une accélération de l'aggravation et, à partir de là, une réponse de moins en moins précise de la direction" a poursuivi Gérard Ségura.

La fin du cycle de vie de la C3 est estimée autour de 2016, mais les syndicats craignent que l'usine d'Aulnay ne survive pas jusque-là et que la production du véhicule soit transférée progressivement à Poissy, dans les Yvelines, l'usine la plus proche. "La direction va prendre prétexte de la crise économique, de la petite baisse des ventes pour annoncer, même pas une fermeture mais le passage de deux équipes en une équipe", a déclaré Jean-Pierre Mercier, représentant CGT chez PSA. "Et ça, pour nous, il est évident que c'est le démarrage de la fermeture de l'usine." Une annonce fin juillet tomberait en pleines vacances d'été.