vendredi 11 mai 2012

Trois repreneurs en lice pour les actifs de SeaFrance : décision le 21 mai


Les offres de reprise des actifs de SeaFrance, la compagnie maritime liquidée le 9  janvier ont été dévoilées à l'issue d'une audience au tribunal de commerce de Paris. La compagnie suédoise Stena offre de reprendre un navire, le Rodin, pour 30 millions. La compagnie danoise DFDS, associée au français Louis-Dreyfus Armateurs, offre de reprendre deux navires, le Berlioz pour 30 millions, le Rodin pour 25 millions, ou les deux pour 50 millions. Le groupe Eurotunnel, enfin, offre 65 millions pour reprendre les trois navires propriété de SeaFrance, le Rodin, le Berlioz et le fréteur Nord - Pas-de-Calais , ainsi que les actifs nécessaires à l'exploitation (marques, logiciels commerciaux...). Eurotunnel souhaite remettre ces trois navires en service sur la ligne Calais - Douvres, et en confier l'exploitation à une société coopérative créée par d'anciens salariés de SeaFrance. Eurotunnel prévoit ainsi la création, à terme, de 560 emplois.

De son côté, le consortium DFDS-LDA est présent sur la ligne Calais - Douvres depuis le 17 février, exploitant deux navires. Trois cents personnes ont été embauchées. Le Rodin et le Berlioz, s'ils lui étaient confiés, seraient exploités sur d'au-tres lignes.

Le liquidateur judiciaire, Stéphane Gorrias, va étudier ces offres dans la semaine à venir, et transmettre un avis au tribunal de commerce. Celui-ci rendra sa décision le 21 mai. Il peut prononcer la cession des actifs à l'un des candidats, ou estimer que les offres sont insuffisantes et ordonner un deuxième tour. Cette hypothèse n'est pas à exclure, dans la mesure où les offres déposées sont inférieures à la valeur supposée des navires. Celle-ci est évaluée à 120 millions d'euros. Les candidats ont-ils tenu compte du mauvais état supposé de ces navires, à l'arrêt depuis le 15 novembre ? « Ils sont en parfait état de marche », corrige le liquidateur judiciaire.

Par ailleurs, la dimension sociale de l'offre de reprise, si elle n'est pas déterminante, pourrait être prise en compte par le juge. Dans ce cas, le dossier d'Eurotunnel partirait avec un avantage certain.