Jean-Pascal, militant écologiste, ne s’attendait
certainement pas à se retrouver en hôpital psychiatrique pour avoir mené une
action non-violente. Tout commence, rappelle la Ligue des droits de l’homme en
Languedoc-Roussillon, lorsque Jean-Pascal apprend que le maire de la commune de
Loupian (Hérault) demande le déclassement de l’unique zone Natura 2000 du
village. Pour protester contre la fin annoncée d’une zone protégée, le militant
s’enchaîne le 26 mars à un puits, dans les locaux de l’hôtel de ville. La
gendarmerie intervient, et là, la machine administrative s’emballe. À l’appel
du parquet, un médecin des pompiers soutenu par le maire décide de
l’hospitalisation psychiatrique d’office. Résultat, Jean-Pascal se trouve à
l’isolement à l’hôpital de la Colombière à Montpellier, depuis plus d’une
semaine.
En cause, la loi du 5 juillet 2011 relative « aux droits et
à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à
leurs modalités de prise en charge ». Avec cette loi portée par l’équipe
Sarkozy, « tous les "troubles à l’ordre public" peuvent être
dorénavant psychiatrisés, solution de facilité qui entraîne une privation de
liberté pendant au moins 48 heures », souligne la LDH. En l’occurrence, la
gendarmerie indique que l’action de Jean-Pascal troublait l’ordre public et que
le militant présentait, selon le maire de Loupian, « un danger pour lui-même ».
« C’est faux, c’est un militant qui fait des actions un peu radicales, mais qui
est totalement sain d’esprit », ont rappelé le 30 mars une cinquantaine de
personnes, venues manifester leur indignation devant la mairie de Loupian.
Pour que le militant puisse être libéré, il faut maintenant
que les médecins de l’hôpital psychiatrique et le préfet s’entendent pour le
décider. Face à une situation digne d’un roman de Kafka, une pétition et un groupe de soutien à Jean-Pascal ont été mis en place.