lundi 30 avril 2012

Billet d'humeur lundi 30 Avril 2012 (homophobie : un village empoisonné)


En ce lundi 30 avril 2012 quoi de neuf en ce monde ??? Un villageois de Clairvaux-d'Aveyron (12) lève aujourd'hui le voile sur le climat nuisible qui empoisonne son quotidien depuis près de vingt ans, au motif de son orientation sexuelle.

« Voilà les bicyclettes », « voilà le club qui arrive », « voilà les PD »… Cela fait près d'une vingtaine d'années que ça dure. « À chaque fois que l'occasion se présente ». Les injures peuvent être proférées plusieurs fois dans la même journée et cesser pendant des mois. C'est au gré des lubies du voisinage…

Régis dit subir ces velléités depuis qu'il est venu s'établir à Clairvaux-d'Aveyron où il réside avec son compagnon. Tous deux sont des hommes et cela choquerait « un grand nombre de villageois ». Alors plutôt que de vivre sa retraite paisiblement, Régis passe son temps à la gendarmerie de Marcillac-Vallon où il a déjà déposé des dizaines et des dizaines de plaintes pour « injures homophobes », « dégradations matérielles », « menaces de mort »…

Outre les sobriquets et délicatesses fleuries, ce soixantenaire a ainsi eu à déplorer des crevaisons de pneus ou encore des casses de sa boîte aux lettres. La créativité de ses détracteurs est sans borne puisque l'été dernier Régis aurait eu droit à une visite d'un de ses voisins en tenue d'Adam « qui est venu se balader tout nu dans la rue et devant ma porte en me disant ''tu veux pas de moi ?''» Dans ce climat délétère, Régis ne serait pas la seule victime. « Il y a pas mal d'homosexuels à Clairvaux et ça gène. » Ce traitement d'inimitié vaudrait d'ailleurs également pour les hétérosexuels qui osent les fréquenter.




« Tout le temps il y a des injures, relate une amie de longue date de Régis. Quand je vais chez eux, je me fais insulter. Ils me disent : ''ils pourront pas te baiser !''» Si cette amie évoque certaines « jalousies » quant à la propriété de Régis, elle s'interroge sur l'homophobie des habitants. « Je ne comprends pas pourquoi dans un village comme ça, les gens n'acceptent pas. Ils sont comme tout le monde , pourquoi on leur met une étiquette ? »

Au grand dam de Régis et de ses proches, ses nombreuses plaintes n'ont malheureusement jamais abouti. Elles ont toutes été classées sans suite par le parquet ruthénois. En cause : « les faits n'ont pu être clairement établis », « les preuves sont insuffisantes ». « C'est toujours comme ça, dénonce Régis, personne n'a rien vu alors que ces agressions se font en public ! » D'ailleurs, du côté de la mairie « on n'a jamais entendu parler de ce type de problème ». Une autre habitante interrogée est également surprise par ces révélations : « Moi de vive voix je n'ai jamais rien entendu et pourtant j'y vis depuis 12 ans. Après je ne me mêle pas de ce qui se passe dans le village. Je ne suis pas à l'affût. Mais je n'en ai jamais été témoin. »

À l'inverse, raconte Régis, lorsque lui est poussé à bout et dérape « là il y a des gens pour témoigner ! » Il s'est ainsi vu condamné par deux fois pour injures… « Je n'en peux plus, explique l'homme à bout de nerfs. Aujourd'hui je veux qu'on me laisse tranquille. Que tous ces gens aillent balayer devant leur porte plutôt que de balayer devant la mienne. »

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.