vendredi 30 mars 2012

Compte rendu de la soirée autour du recueil « un troussage de domestique » à Lille le 19 mars 2012


Une couille de plus chez les féministes ou des sexistes misérables en milieu féministe, un pavé de plus dans la femme.Pourquoi ce titre dans un premier temps ? Et bien comme tout anarchiste que nous sommes,  nous avons comme ambition d'instaurer le patriarcat, de continuer à violer des femmes, de les réduire à rien, ces chiennes ! Vous ne comprenez rien et pensez être sur un blog d'extrême droite ? C'est un peu la première sensation que nous (groupe de la fédération anarchiste d'Arras et Béthune) avons eu, quand nous sommes venus assister et (essayer de participer) le lundi 19 mars, dans le cadre de la quinzaine sur le féminisme, à une soirée autour du livre « Un Troussage de domestique » coordonné par Christine Delphy, et que nous avons vu sur la jolie table de presse féministes cette brochure intitulée « De la misère sexiste en milieu anarchiste ou un pavé de plus dans l'anar ».

Commençant à 18h30, tou-te-s étaient invité-e-s à se rencontrer, boire un coup, regarder les tables de presse avec des livres et brochures mixte (pouvant être regardés et pris par tout le monde) et non mixtes (ne pouvant-être regardés et pris que par les femmes...), des ouvrages forcément écris par des femmes ou écris de manière mixte. Le Monde Libertaire gratuit (n'obligeant pas les femmes à participer) n'a pu être déposé pourtant avec un article nommé « anti-sexiste » (titre du N°8), du fait « qu'il est rédigé principalement par des hommes ».

Mis à part ce premier froid, nous allons assister au débat. En passant, nous avons demandé un verre d'eau qui  nous a été donné avec le moins de respect possible. Nous prenons sur nous, remercions pour l'eau et entrons dans la salle vers 19h.

Environ 50 personnes sont présentent avec une composition assez mixte de la salle, car il faut préciser du fait des remarques qui ont fusé comme : « voilà encore le problème des réunions mixtes » (le problème étant les hommes présents) confirmé par « le monde serait meilleur sans les hommes ». Toutes ces interventions étaient suivies d'applaudissement de la part des femmes.

L'ambiance étant faite, il me faut juste ajouter qu'une discrimination avait été mise en place, les femmes avaient priorité de paroles même s'il y avait un blanc pendant 5min, les hommes n'avaient pas non plus le droit de réponses (de manière officielle sûrement que non, par les faits comment parler quand on vous envoie des « ferme ta gueule » à tout va ?), on peut rajouter le droit au respect également pour les interventions des femmes exclusivement... Quoi qu'un homme ait pu dire, la chose aurait été prétexte à une attaque ou à une mauvaise interprétation pour discréditer la personne. A cause de ces attitudes abusives, plusieurs personnes s'en sont allées, même mon camarade a préféré aller fumer une clope dehors au lieu de péter un cable...




Le débat commence par une présentation d'un petit montage sur DSK, qu'on pourrait qualifier de simpliste et caricatural : il n'a eu aucune utilité à part la polémique sur un sujet qui en a déjà assez fait comme ça, et qui ne servira même par pour le débat. (On peut rapprocher cela au film « Indigène » qui ne donne qu'une vision des choses mais ici condensé en 10min, bref imaginez-vous le film « Indigène » condensé en 10min, et bien à la fin vous auriez envie de croire que la France a été pire que l'Allemagne Nazi en Algérie.) Donc un beau petit bourrage de crâne très bien tourné qui montre des comportement tout a fait inacceptables et que nous condamnons également, mais pas au point de faire penser que tous les hommes pensent de la même manière et étaient solidaires des diverses actions de DSK et de beaucoup d'autres hommes. Ainsi des thèses ont été avancées, selon la classe sociale ou le poste des personnes il y aurait plus ou moins de violence envers les femmes, il y aurait une solidarité entre hommes quand à ce type d'action révélé avec DSK et les nombreux soutiens qu'il a reçu d'hommes et de femmes (comme Aubry et Ségolène).

Puis 3 femmes se présentent, elles, leur actions, leur mouvements : Natacha Henry et Sylvie Tissot (contributrices de l'ouvrage) et Anne Turlure (membre de L'Échappé, association lilloise de lutte contre les violences sexistes et sexuelles).

A la suite de ces intervention la parole est enfin donnée, notons que la projection du film « Le Viol » n'a pas été possible laissant place à plus « d'échange » (car échange voulant dire que tou-te-s apportons quelque chose à l'autre, et je ne considère pas les propos racistes à répétition comme cela !) jusqu'à plus de 22h.

Il serait mentir de dire qu'il n'y a rien eu à tirer à part la colère et la déception d'un tel mouvement : des revendications, des analyses, et des interventions ont été des plus éclairantes sur le ressenti des femmes dans notre société.

Mais ceci sera le sujet d'un prochain article analysant tous les propos, idées, et paroles qui ont été proférés, afin de limiter la lecture à la forme qu'a pris la réunion dans un premier temps pour ensuite vous parler du fond que nous avons pu trouver entre les propos discriminants et  ainsi améliorer la qualité d'analyse. Car l'humain a des techniques qui n'ont pas de sexe (historien-ne-s et politiciens par exemple) et considérer qu'une analyse neutre faite par un homme qui cherche à comprendre, poser des questions, et avancer serait moins bien que celle fait par une femme pour les mêmes raisons ne pourrait me pousser qu'à vous traiter de chevaux / juments à œillères  féministes ou, plus court, d'aveugles d'esprit.

Fraternellement mes frères et sœurs, pour l'égalité et non la domination d'un genre sur l'autre, vive l'anarchisme !


Groupes FA Arras / Bethune (Pas De Calais)