mardi 28 février 2012

En Belgique des miliciens investissent une usine en grève


L'intervention musclée d'une vingtaine de membres d'une société allemande de sécurité recrutés par la direction dans une usine belge en voie de délocalisation a provoqué un tollé lundi en Belgique. Dimanche après-midi, ces hommes vêtus de noir, portant des cagoules et des gilets pare-balles et armés de matraques et de bombes lacrymogènes, ont investi l'usine de l'équipementier automobile Meister Benelux de Sprimont, dans le sud-est du pays.

Ces hommes appelés clairement «les miliciens» par les  médias belges, avaient pour mission de «récupérer» les pièces produites ces derniers jours. Mais les salariés, qui craignent la fermeture de leur site après l'annonce du transfert à l'étranger d'importantes commandes, n'entendaient pas les laisser sortir. Depuis plusieurs jours, la concertation était au point mort et l'ambiance tendue. Mercredi, la direction avait été séquestrée dans ses locaux par les syndicats pendant quelques heures.

Les «gros bras» venus du pays voisin ont molesté «deux ou trois ouvriers qui tentaient des les empêcher de rentrer dans l'usine», a dénoncé un responsable syndical, Gabriel Smal. Les membres du «commando» se sont alors retrouvés enfermés dans l'usine par une centaine de salariés et responsables syndicaux appelés en renfort. Ils ont été évacués par la police dans la nuit de dimanche à lundi, laissant derrière eux les pièces convoitées.

Lundi, les syndicats de Meister Benelux ont déposé plainte au civil et au pénal, pour dénoncer des «agissements indignes d'un Etat démocratique». «Ces actes s'apparentent à de véritables méthodes terroristes et de sauvageries totalement inconnues dans notre système de concertation sociale», a déclaré le délégué syndical.

De son côté, la ministre de l'Emploi, Monica De Coninck, a condamné «avec la plus grande fermeté» cette intervention. Elle a estimé que «le recours à ce que les différents témoignages qualifient de "milice privée" et la violence avec laquelle celle-ci semble avoir opéré relèvent d'un comportement inqualifiable digne d'un autre temps et contreviennent aux principes fondamentaux de notre Etat de droit». Ce qui nous laisse bien rire car en France comme en Belgique les gouvernements sont dans les mains d’un patronat, qui ne cherche qu’a augmenter ses profits et celui de ces actionnaires peut importe les moyens.