dimanche 19 février 2012

Billet d'humeur du dimanche 19 février 2012 (Devoir de mémoire en Espagne)


En ce dimanche 19 février 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Baltazar Garzon, vous voyez qui c’est ??? C’est le juge espagnole qui, il y a quelques années, lança une procédure contre Pinochet. Les fachos eurent le dernier mot et obtinrent des autorités british le retour de l’ex-dictateur, sain et sauf, au Chili. Et vlan dans les dents des « démocrates ». Et des victimes.

Aujourd’hui, en Espagne, c’est lui, Garzon qui  a été condamné  à 11 ans d'interdiction d'exercer par la justice espagnole. Le monde à  l’envers. Accusé de quoi ??? D’avoir voulu instruire le procès du franquisme. Par qui ? Deux organisations d’extrême droite espagnole, décomplexée, implacable, et qui chie pas la honte si l’on considère que l’une d’entre elles s’appelle Manos Limpias, mains propres. Elle accuse Garzon de « forfaiture ». Rien que cela ! Et pourquoi ? Il a tenté d’instruire le procès du franquisme.



 Mur de photos de victimes du franquisme


Pour les amnésiques, petit rappel, le franquisme, c’est 3 ans de guerre, suivis de trente six ans de répression, arrestations, tortures, emprisonnements arbitraires, exécutions sommaires, disparitions, procès uniquement à charges, rapts d’enfants. Sous les yeux impavides des démocraties européennes et la complicité active d’Oncle Sam. Une amnistie générale, votée deux ans après la mort de franco alors que le nouvel état dit « démocrate »  était loin d’être consolidé, permet que les crimes, innombrables, du franquisme, restent impunis.




 Quiconque prétend exercer le devoir de mémoire des millions d’espagnols dont la dictature a brisé la vie peut se voir opposer la loi. Et des arguments tels que « il ne faut pas rouvrir de vielles blessures.» « À quoi bon agiter le passé.» « Pensons à l’avenir. » Obscénité du bourreau qui jouit  des droits qu’il refusa à ses victimes.

Ceux qui, en France, en sont à trouver banal le discourt lepéniste doivent stimuler leur mémoire. Du père à la fille, la forme est différente mais  qu’on ne se leurre pas, le fond est le même. Quand une extrême droite prend le pouvoir, par les urnes ou par les armes, c’est toujours aux dépens des plus faibles, des plus pauvres et des libertés publiques. Une fois en place, ils ne connaissent ni limite ni états d’âme. No olvidamos. Nous n’oublions pas.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.




Source du billet : Siné Mensuel