samedi 12 novembre 2011

Deux homosexuels se marient ce jour , le débat relancé ????



Le mariage gay prévu ce samedi 12 novembre 2011 à Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales commence à faire du bruit, à l'instar de celui célébré entre Stéphane Chapin et Bertrand Charpentier. Le maire communiste de cette commune près de Perpignan entend unir samedi deux hommes avec l'idée d'imposer dans la campagne politique de 2012 la question de la légalisation du mariage homosexuel en France.  Mais ce vendredi soir,  la secrétaire d'Etat à la famille Claude Greff a qualifié cette intention de «provocation électoraliste à la veille de la  présidentielle». Rappelant l'annulation dans l'affaire de Bègles,  elle rappelle que la démarche du maire de est «illégale» et juge «inacceptable d'utiliser le pouvoir conféré par la loi pour la détourner».

Aucun mariage homosexuel n'ayant été officiellement reconnu en France à la différence d'autres pays, s'agira-t-il d'une union symbolique ou bien un acte d'état civil sera-t-il établi, au risque de l'invalidation ultérieure ? «Ce mariage sera à l'abri de toute annulation, vous verrez samedi», répond Jean Vila. L'ancien député garde le mystère sur ce qui rendrait ce mariage inattaquable. L'unique mariage gay à ce jour a été célébré en juin  2004 par Noël Mamère, maire de Bègles, une ville voisine de Bordeaux et annulé fin juillet. L'élu écologiste avait par ailleurs été suspendu de ses fonctions municipales pendant un mois.

«On se marie parce qu'on s'aime, mais c'est aussi un acte militant», annoncent les futurs conjoints. Guillaume est un artiste peintre de 37 ans. Patrick, 48 ans, dirige un laboratoire photographique et est le père d'une fille de 22 ans née d'un premier mariage. Ils ont décidé de médiatiser leur démarche pour que «très bientôt en France, deux personnes de même sexe puissent se marier légalement. On est des citoyens comme les autres». Tous deux originaires de Nîmes (Gard), où ils se sont rencontrés il y a huit ans, ils vivent entre Paris, où ils travaillent, et Cabestany, où ils passent leurs vacances.





S'ils ont choisi Cabestany pour échanger consentement et alliances, c'est parce qu'ils avaient entendu dire que le maire était favorable à leur cause. Pour le maire, «il y a des moments, il faut être hors-la-loi». «Je lance un appel à tous les maires pour qu'ils célèbrent des mariages gays, c'est un combat de société qu'il faut mener pour faire avancer le schmilblick. On dit que la France est un pays moderne, à l'avant-garde, mais on va être le dernier pays d'Europe à légaliser», après les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, l'Espagne ou le Portugal.

«C'est courageux. C'est un geste fort que nous envoie le maire de cette commune», salue Nicolas Gougain, porte-parole de l'Interassociative lesbienne gay, bi et trans (Inter-LGBT). Cette démarche révèle «l'archaïsme du droit français et la nécessité de légiférer».

L'avocate Caroline Mécary, qui a saisi en 2007 la Cour européenne des droits de l'Homme sur le mariage de Bègles, doute que le maire inscrive le mariage au registre civil officiel. «S'il le fait, c'est très bien. Sinon, ce sera une bonne manière d'interpeller la classe politique» comme ce fut le cas avec un mariage symbolique célébré à Montpellier en février, dit-elle. «S'il y a une alternance politique en 2012, dit-elle, Europe Ecologie et le PS sont d'ores et déjà d'accord pour déposer une proposition de loi pour ouvrir le mariage civil à tous, hétéros et homos».Parole, parole, parole

En janvier 2011, le Conseil constitutionnel, saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à l'initiative d'un couple de femmes pacsées, avait rappelé que «selon la loi française, le mariage est l'union d'un homme et d'une femme» en précisant toutefois qu'il n'est pas anticonstitutionnel. Il laisse aux législateurs le soin de modifier ou non la loi pour autoriser le mariage homosexuel. Les partisans de cette union ont depuis lors reporté leurs espoirs sur la campagne de 2012. Mais là ne révons pas car nos n’attendons plus rien des politique.