vendredi 25 novembre 2011

Contrôle de Police aux faciès, des rappeurs se mobilisent sur le Net


"Ils m'ont fouillé. Le dos, les jambes, les hanches, l'entrejambe... (...) Ils m'ont parlé comme une caillera... (...) C'est pour ça que maintenant quand on voit la police, on court...." Depuis lundi, sur le Net, plusieurs rappeurs de la scène française racontent les contrôles d'identité dont ils ont été la cible. Avec leurs mots, leur humour parfois aussi... Chaque témoignage fait l'objet d'une vidéo de 5 minutes. Deux 'clip' par semaine seront mis en ligne, le lundi et le jeudi, sur le site www.stoplecontroleaufacies. Une dizaine sont prévus. A l'origine de cette web-série appelée "Mon premier contrôle d'identité", le Collectif contre le contrôle au faciès.

Ce collectif francilien a été créé en 2010 suite à la publication d'une étude du CNRS. Intitulée "Police et Minorités Visibles : les contrôles d'identités à Paris", elle révélait qu'un Noir a six fois plus de chances d'être contrôlé par la police qu'un Blanc. Un Arabe (ou perçu comme tel), 8 fois plus. "Le contrôle au faciès, contrôle d'identité motivé par l'apparence d'une personne plutôt que par ses actes, est une pratique abusive, inefficace et discriminatoire. Il est donc illégal en droit français, comme en droit international", rappelle le Collectif sur son site.

Avec les histoires vécues par des rappeurs, tels La Fouine, Oxmo Puccino ou encore Soprano, le Collectif cherche à toucher le plus de monde possible sur cette question de société. Il lance une action nationale "contre les contrôles abusifs" en prônant notamment la mise en place du contrôle du reçu du contrôle d'identité, mesure déjà en place en Espagne : "à chaque contrôle de police hors véhicule et sans motif, retenez la date, l'heure, le lieu, le contexte du contrôle, le motif annoncé, le déroulement et le comportement du policier", est-il expliqué sur le site. Et de conseiller d'envoyer ces informations par SMS au 07.60.19.33.81. "Le Collectif vous rappellera en 24 heures pour faire valoir vos droits", est-il promis.