dimanche 20 novembre 2011

Billet d'humeur du dimanche 20 novembre 2011 (Il a 23 ans, il bosse au black et il ne se soigne plus depuis un an et demi)



En ce dimanche 20 novembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? C’est l’histoire banale d’un technico-commercial diplômé qui enchaîne les CDD à Lyon avant d’être mis à la porte. Ce cas illustre la galère des 16-25 ans évoquée par les missions locales.

 « Des potes me disent que j’ai la poisse. Mais quand je leur explique ce qui m’est arrivé, ils n’ont plus le même discours ». En fin d’après-midi, hier, ce chômeur de 23 ans vient de s’inscrire à l’antenne des missions locales, dans le quartier de Gerland, à Lyon. Il a fait la démarche sur les conseils de son assistante sociale, « parce qu’elle m’a dit qu’ils pouvaient m’aider à trouver un logement ». Sa pochette sous le bras, il accepte de nous parler, de manière anonyme, pour ne pas compromettre ses recherches d’emploi. Cela fait plus d’un an qu’il squatte chez son meilleur ami. De la débrouille qui n’a que trop duré, après la rupture « brutale » de son CDD par son employeur : « J’étais techni-commercial dans l’informatique : j’ai un DUT et une licence en marketing. On m’a mis à la porte en me collant des fautes que je n’avais pas commises. »

De la pure discrimination anti-jeunes, selon lui : « Dans mon milieu professionnel, j’ai toujours été le plus jeune. Au moment de l’entretien d’embauche, on te dit : « Il faut aller de l’avant, être dynamique ». Et lorsque tu bosses et que tu prends des initiatives, tu te fais casser par les plus anciens. C’est toujours comme ça dans les boîtes françaises. Comme jeunes, on est souvent mal perçus. » Et des souvenirs comme ça, il en a à la pelle : « J’avais fait une période d’essai comme technico-commercial dans une PME de machinerie industrielle.




L’actionnaire américain m’avait envoyé un mail de félicitations. La personne que je remplaçais m’a démoli à son retour parce qu’elle avait la trouille que je lui pique sa place. » Moralité ? « Je dis qu’un jeune doit travailler en fermant sa gueule et obéir, s’il veut avoir des chances d’obtenir un CDI. On ne nous fait pas confiance. » En attendant de décrocher un emploi — ou de « monter une entreprise dans l’événementiel car être son propre patron est le seul moyen de ne plus se faire entuber » - il « bosse au black » pour se payer à manger, avec l’aide de l’ami qui l’héberge. Réparation d’ordinateurs, de consoles de jeux ou de télés : « J’aime bidouiller et ça me rapporte au grand maximum 150 euros par mois ». Une somme qui lui sert, aussi, à rembourser « au compte-gouttes » une dette de 6 000 euros à son ancien propriétaire et aux huissiers. « Je suis tombé en dépression après mon licenciement : je n’avais plus d’argent et j’ai accumulé les impayés ». Aujourd’hui, il ne touche aucune indemnité chômage, et pas même le revenu de solidarité active, faute d’avoir pu cumuler les deux ans de travail requis. Dans son désarroi, il n’a pas songé à se renseigner pour bénéficier de la couverture maladie universelle. « Cela fait un an et demi que je ne me soigne plus. J’ai eu une rage de dents récemment, et c’était terrible. Mais bon, quand on a plein de difficultés, on n’est plus à ça près. » On lui demande pour finir quel serait son souhait. Il répond d’une traite : « En premier, que l’État fasse quelque chose pour le logement des jeunes. Il y a des trucs en HLM mais c’est pour les familles. Et puis aller dans un foyer où les gens se bourrent la gueule, non merci ! Aujourd’hui, si vous n’avez pas de garants, c’est impossible de trouver un appartement à louer avec un CDD et c’est plus dur pour bosser. Moi, mon père est cariste et ma mère, en invalidité. Il m’est même arrivé, quand j’avais du boulot, de les aider pour leur loyer. Alors vous imaginez… »

Voila  encore un témoignage des méfaits de notre société capitaliste,  qui broie les gens pour les faire rentrer  dans le moule où seuls les meilleurs (c'est-à-dire les plus dociles) sont gardés.  Pour les autres la misère  est de rigueur avec sont cortège de privation et de malchance. Comme nous le savons déjà, ce n’est pas les élections qui feront évoluer cette situation, car touts  les parties politiques ne sont que collaborateur (plus ou moins grandement) du pouvoir. Alors il ne nous reste plus qu’a nous lever pour nous conduire vers une société libertaire synonymes de liberté, de solidarité, de proximité, de respect, de consensus, d’égalité, d’entraide et de culture.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!




Source : Le Progrès